Le Tir à l’Arc et les Traditions

Le Tir à l’Arc s’accompagne de traditions anciennes que le club des Archers de Vinça s’efforce de suivre avec les moyens dont il dispose.
Tous les ans nous respectons ces rendez-vous que sont la fête de Saint Sébastien, notre Saint-Patron, le Tir de l’Abat l’Oiseau et le Bouquet Provincial.

Qui était Saint Sébastien ?

Les détails de la vie légendaire de Saint Sébastien reposent essentiellement sur un rapport hagiographique rédigé en 826 par le moine Odilon. Ce document aurait été écrit au moment du transfert de la relique du Saint à l’abbaye Saint Médard de Soissons.

Sébastien serait né en 260 à « Narbo Martia » (Narbonne) d’un père gaulois et d’une mère milanaise. Issu d’une famille prospère, il aurait reçu à Milan toute l’éducation, les privilèges et opportunités que son origine implique. Il se serait engagé à l’âge adulte dans l’armée en 283 et se serait vite distingué par sa loyauté, son intelligence et sa bravoure. Sous le règne de l’empereur Dioclétien, dont il aurait été « un bon ami » et un « favori », il aurait été fait officier de l’armée impériale et capitaine de la garde. L’empereur, par souci d’unification idéologique, partant du principe « un seul Empire, une seule religion », aurait choisi de persécuter les chrétiens dont 2000 d’entre eux seraient morts à cause de leur foi. Si nous ne savons pas à quel moment de sa vie Sébastien serait devenu chrétien, nous savons que l’empereur aurait ignoré que Sébastien était chrétien. Pendant l’épuration idéologique, Sébastien aurait profité des prérogatives attachées à son grade, pour aider et consoler les captifs en prison ; endroit où il aurait fait de nombreuses conversions parmi le personnel. Il aurait ensuite convaincu le préfet de Rome, Chromatius, après l’avoir guéri de sa goutte, de libérer les prisonniers et les esclaves. Le fils du préfet, Tibutius, suivit la voie montrée par son père et fut baptisé.

Mais un jour de l’an 286, il aurait été dénoncé puis amené devant l’empereur qui ne se doutait de rien. L’empereur se serait ensuite efforcé par toutes sortes d’artifices de le détourner de la foi du Christ. Mais, comme il n’aurait obtenu aucun changement, il l’aurait alors condamné à être transpercé de flèches, non pas par la garde prétorienne de peur qu’elle se soulève, mais par une troupe d’archers mercenaires : les Numides (Kabyles). Sébastien, dépouillé de ses vêtements, ligoté à un arbre et criblé de flèches, aurait été laissé pour mort. Pendant la nuit, une femme nommée Irène, serait venue enlever le corps transpercé qui respirait encore, puis l’aurait ramené chez elle, où il aurait été soigné par des anges ou cette femme, suivant les récits et illustrations. Une fois rétabli, Sébastien n’aurait pas cherché à fuir mais plutôt secourir une dernière fois ses frères chrétiens. Ainsi, il aurait défié une dernière fois l’empereur qui, furieux et vexé, l’aurait à nouveau condamné Le 20 janvier 288, à l’hippodrome de Rome, Sébastien serait mort par lapidation puis jeté, encore ensanglanté, dans la Cloaca Maxima (égouts) afin que le corps du martyr ne soit pas vénéré plus tard.

L’histoire veut que le Christ aurait permis à Sébastien d’apparaître en songe à une Dame de Rome nommée Lucine, lui révélant ainsi où était son corps afin qu’elle l’ensevelisse près des catacombes où reposaient les restes des souverains pontifes. Voilà l’histoire supposée du double martyr romain Sébastien. A sa mort il est à la fois un saint protecteur, militaire et martyr. Mais son histoire ne s’arrête pas là.

(…)

Un épais voile de mystères recouvre la vie de Saint Sébastien. Une grande partie de son histoire semblerait être liée à d’anciens mythes puisque Saint Sébastien se rapproche étonnement du dieu grec de la clarté solaire, de la beauté, de la raison, de la divination, des purifications et des guérisons : Apollon. Tous deux ont pour attribut des outils de l’archerie : Apollon l’arc et Sébastien la flèche. Tous deux sont représentés par une nudité et une grande beauté. Tous deux ont un rapport avec la peste et sa guérison. Et d’ailleurs deux épithètes homériques d’Apollon se rapprochent nettement de Saint Sébastien : ἑκάεργος (« qui repousse au loin ») et ἀλεξίκακος (« qui éloigne le mal »). De plus, c’est sur le site même où l’on établit en 680 l’église San Sebastiano, qu’Auguste avait édifié un temple dédié à Apollon. Cependant, cette concordance entre Apollon et Sébastien n’est pas sans paradoxe, parce qu’Apollon et Sébastien sont diamétralement opposés : le premier tire les flèches apportant la peste, le second les reçoit. L’archer s’est donc transformé en cible.

 

Source: Saint Sébastien et l’archerie traditionnelle par Thomas FRESSIN

Pour la Saint Sébastien, nous avons opté depuis la création du club d’effectuer ce tir le vendredi le plus proche de la date du 20 janvier, jour de la fête, pour commodité. Nous tirons la Saint Sébastien en salle en raison de la participation des enfants, la présence des familles spectatrices et des températures basses à cette époque de l’année. Nous utilisons notre créneaux horaire du vendredi pour le tir et les festivités qui le suivent (repas, remise des récompenses).

Le Tir de l’Abat l’Oiseau désigne le vainqueur comme « Roy » pour l’année qui suit. Nous nous sommes réunis cette année le 17 juin 2017 sur le terrain de tir, les oiseaux ont été réalisé par Brice. L’oiseau du « Roy » a été touché à la 6ème volée par Brice, en présence de M. René DRAGUE, Maire de Vinça et de son épouse qui ont également partagé la grillade qui a suivi le tir.